Dans son article Des voitures moins réparables au garage du coin publié dans LaPresse, Julien Arsenault nous apprend que de plus en plus de garages indépendants ne peuvent plus réparer certaines autos et doivent diriger leurs clients vers les concessionnaires.
Pourquoi? Les garages indépendants ne peuvent avoir accès à toutes les informations stockées dans les véhicules, ni à celles transmises par les autos directement aux constructeurs.
La Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ), qui défend les intérêts sociaux économiques des concessionnaires, prétend par la voix de son PDG Robert Poëti, qu’un partage des données viendrait compromettre la sécurité des automobilistes et qu’un spécialiste des pneus n’est capable de faire des mises au point complexes.
On dirait que les fabricants et concessionnaires ont trouvé le moyen de s’assurer la fidélité des clients tout le long du cycle de vie de leurs produits et plus seulement les premières années de garantie.
S’inspirer une fois de plus de nos voisins du sud pour faire réparer son auto
Comme pour la loi anti-citron, les États-Unis sont en avance sur le Canada en ce qui concerne la protection des droits des automobilistes.
Le droit à la réparation est un concept qui vient des États-Unis. Dans le secteur automobile, l’État du Massachusetts a adopté en 2012 la première loi américaine sur le droit à la réparation des véhicules automobiles. Cette loi obligeait les constructeurs automobiles à fournir les documents et informations nécessaires à la réparation de leurs véhicules par un garage choisi par le client (autre qu’un concessionnaire de la marque). Bien qu’elles n’aient pas été adoptées au niveau fédéral, les principales organisations commerciales automobiles ont signé un accord acceptant de se conformer à la loi du Massachusetts dans les cinquante États à partir de 2018
La technologie de la réalité augmentée au service du partage des connaissances et de la formation pour pouvoir faire réparer son auto au garage de son choix
Les propos de l’industrie automobile et de la CCAQ ont de quoi étonner en 2022!
Le principal enjeu serait que les garagistes indépendants ne seraient pas formés pour faire face aux avancées technologiques de l’industrie automobile des dernières années.
Pourtant des solutions existent comme le recours à la réalité augmentée pour partager la connaissance de réparation. C’est déjà le cas chez Volkswagen avec MARTA (Mobile Augmented Reality Technical Assistance) depuis 2013…
BMW a un outil similaire qui existe depuis…2009.
Bosch commercialise même un outil similaire 100 % personnalisable par les fabricants!
Le législateur devra rapidement mettre à jour ses connaissances sur le domaine et prendre des actions concrètes pour protéger les droits des consommateurs au risque de voir les constructeurs et leurs concessionnaires en quasi situation de monopole.